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- À LA DECOUVERTE DE -


LA NASCAR, UNE PASSION AMÉRICAINE


La Nascar et ses bolides survitaminés incarnent à bien des égards la démesure américaine.

La Nascar 


Drivers, start your engines ! Pilotes, allumez vos moteurs ! Cette phrase, prononcée avant chaque départ de course de Nascar, résume assez bien la nature de cette discipline automobile, la plus suivie aux Etats-Unis.


Oui, la Nascar n'est pas le sport le plus écologique au monde : c'est une affaire de moteurs, de bruit et de fureur. Elle incarne jusqu'à l'excès la mythologie américaine de la voiture toute puissante. Mais la Nascar et sa série la plus populaire, la Sprint Cup, sont aussi un théâtre, où les "good guys" et les "bad guys", plébiscités par un public dévot, luttent roue contre roue sur des ovales dans des véhicules antichocs mais pas antipub.

C'est le règne de la démesure, du spectacle permanent, les Jeux de la Rome antique dans le Far West. Drivers, start your engines !


LA COURSE


Les règles


Une quarantaine de voitures effectuant des centaines de tours sur un circuit de quelques kilomètres. Voilà résumé en une phrase la nature d'une course de Nascar. Préparez donc vos boules quiès.


Trente-quatre des 36 épreuves de la saison ont lieu sur un ovale, dont certains dans des lieux mythiques, comme Daytona, Martinsville, Bristol ou Indianapolis. L'autre spécificité de la Nascar, c'est la multiplication des drapeaux jaunes, qui interrompent la course et en font un spectacle haché, comme peut l'être le football américain.



En Nascar, un accident ou simplement une flaque d'huile peuvent venir ainsi bouleverser le classement dans les derniers tours. Bref, à l'instar du base-ball, la Nascar fait le pont entre deux notions phares du sport américain : le suspense et la longueur. Car une course dure en moyenne entre 3 heures, soit environ le double d'une course de F1.























Le championnat


La Sprint Cup est évidemment le championnat le plus médiatisé, avec ses 36 courses étalées entre mi-février et mi-novembre. Autre spécificité américaine, le championnat se divise en deux parties : la saison régulière et "the chase", qui correspond un peu aux play-offs dans les autres sports. A l'issue des 26 premières épreuves de la saison (certains circuits accueillent deux courses par an), les seize meilleurs pilotes qualifiés pour "the chase" se disputent le titre sur les dix dernières courses. Après trois de ces dix courses, les quatre pilotes moins bien classés sont éliminés.


Et ainsi de suite jusqu'à la dernière course de la saison, à Homestead, où il ne reste plus que quatre pilotes en lice pour le titre. Leur compteur de points est remis à zéro et ils se disputent ainsi le titre sur une seule course dans un paquet de 43 voitures. Même si ce système ne fait pas la part belle à la régularité, il permet de maintenir le suspense jusqu'au bout et de transformer la dernière épreuve de la saison en une sorte de finale de la discipline. Outre les trois grandes catégories suscitées, il existe également plusieurs séries locales où les pilotes ont l'habitude de se rôder.


Les risques





















Forcément, quand on roule à près de 250 km/h pendant près de 3 heures, on met son corps à rude épreuve. Les pilotes de Nascar doivent disposer d'une condition physique optimale pour résister aux forces g dans les virages.


Ils flirtent constamment avec le danger, celui d'une collision avec un adversaire ou avec le mur. Depuis le début du siècle et une série d'accidents mortels en course, la Nascar a mis la sécurité au centre de ses préoccupations, avec la "car of tomorrow", la "voiture de demain". Les véhicules actuels disposent non seulement de renforcements latéraux, mais également d'un toit surélevé et d'un cockpit élargi afin de protéger le pilote, dont la position a été recentrée.

L'ORIGINE


La Nascar, championnat automobile le plus populaire aux Etats-Unis, qui s'ouvre dimanche sur le mythique ovale de Daytona, a un père au nom qui nous est familier : Bill France.


C'est lui qui créa la National Association for Stock Car Auto Racing (NASCAR), en 1948, et lança les bases d'un championnat organisé. Car des courses de stock-car, sauvages, il y en avait déjà dans les années 1930 du temps de la prohibition. Pour échapper aux forces de police, les contrebandiers d'alcool trafiquaient leurs véhicules et se donnaient rendez-vous pour des courses échevelées le long des côtes.


En 1972, la Nascar se réorganisa autour de la Winston Cup, du nom d’une firme de tabac... Cet esprit de liberté, de marginalité et de virilité, continue de flotter sur la Nascar, dont la grande majorité des épreuves ont lieu dans la partie sud des Etats-Unis.




8 mars 1936 : la première course à Daytona Beach

un groupe de pilotes se réunit de manière informelle pour disputer une course à Daytona Beach, en Floride, qui va devenir le berceau de la Nascar. Le pilote Driver Milt Marion remporte cette première épreuve historique.


Janvier 1947  : la première saison organisée

Bill France, qui avait terminé 5e de l'épreuve de Daytona en 1936, fonde la National Championship Stock Car Circuit, soit la NCSCC, qui organise le premier championnat annuel. Le vainqueur de cette première saison, Fonty Flock, reçoit 1.000 dollars. Aujourd'hui, le vainqueur des Daytona 500 empoche 1,5 million de dollars.

 

21 février 1948 : la création de la Nascar
William France Sr. fonde la Nascar, pour National Association for Stock Car Auto Racing. Dès la départ, il est prévu que la Nascar compte trois divisions : "modified", "roadster" et "strictly stock division". Cette dernière, ancêtre de la Sprint Cup, ne s'ajoutera au programme qu'en 1949.


1er juillet 1952  : la première course en dehors des USA

: Le circuit en terre de Stamford Park, dans l'Ontario, au Canada, accueille la première épreuve de Nascar en dehors du territoire américain. Elle est remportée par "Buddy" Shuman. Les 36 courses de la saison 2015 ont lieu aux Etats-Unis.

 


10 janvier 1971  : Winston sponsorise le championnat

La série majeure de la Nascar prend le nom de Winston Cup du nom de la marque de cigarette. Bannis de la télévision, les fabricants de tabac se jettent sur le sponsoring sportif. Les marques d'alcool sont également très demandeuses et Budweiser (bière) ou Crown Royal (whisky) possèdent ainsi aujourd’hui une épreuve à leur nom. Depuis 2007, la série majeure porte le nom de Sprint Cup, du nom de Sprint, géant des télécommunications outre-Atlantique.



La voiture et le merchandising



Loin de la haute technologie qui prévaut en F1, les voitures de Nascar sont plus "brutales", avec un poids d'environ 1.500 kilos pour plus de 700 chevaux. Les châssis sont construits spécifiquement pour la course et les voitures sont dotées de renforts afin de résister aux contacts qui font le sel de la course. Trois grands constructeurs participent au championnat : les firmes américaines Chevrolet et Ford et le géant japonais Toyota, qui travaillent chacun avec plusieurs équipes.

 

Au sein d'une même équipe, chaque pilote peut bénéficier de son propre sponsor carrosserie, pour la plupart des géants américains de l'alimentation (McDonald's, Cheerios, Pepsi, M&M's...), ce qui donne parfois à la course des allures de caravane du Tour de France. Comme en F1 désormais, chaque pilote conserve son numéro d'une année sur l'autre, ce qui permet de mieux les reconnaître mais aussi de faciliter le côté marketing.



Cet empire commercial se marie avec une ambiance conservatrice et parfois bigote. Aux côtés des stands de merchandising, chaque spectateur peut ainsi inscrire une prière pour l'un de ses pilotes, avant d'aller s'installer dans un ovale de 100.000 places un hot-dog à la main...




L’icône. Seule femme à avoir jamais remporté une course d'une série majeure du sport automobile (en Indycar, en 2008), la sémillante Danica Patrick va entamer sa troisième saison à temps plein en Sprint Cup au sein de l'équipe Stewart-Haas Racing, l'une des plus puissantes du paddock. Plébiscitée par les fans, les médias et les sponsors, la jeune femme, âgée de 32 ans, tarde à confirmer ses premiers pas prometteurs (pole position à Daytona en 2013) dans un championnat qui fleure bon la testostérone. La saison passée, elle s'est classée 28e du classement final avec comme meilleur résultat une 6e place à Atlanta.



Le pariaSeul pilote à avoir gagné le championnat sous trois sponsors différents (Winston en 2002, Nextel en 2005 et Sprint en 2011), Tony Stewart, qui possède également une équipe à son nom, est passé des livres d'histoire de la Nascar à la rubrique des faits divers l'an dernier quand il a été impliqué dans un accident mortel sur une course mineure, près de New York. Kevin Ward Jr avait perdu la vie après avoir été heurté par la voiture de Stewart, avec lequel il venait d'avoir un différend sur la piste. Malmené par la famille, Stewart a été blanchi par la justice et entamera dimanche sa 17e saison en Sprint Cup.

La fratrieLa NBA a les frères Gasol, la NFL les frères Manning, et le Nascar a les frères Busch, natifs de Las Vegas. Kurt, 36 ans, court en Nascar depuis 2000 tandis que son frère cadet, Kyle, 29 ans, a effectué ses premiers tours de roue lors de la saison 2004. Kurt, l'aîné (Stewart-Haas), possède le plus beau palmarès puisqu'il a été sacré champion en 2004, tandis que son frère, qui court dans l'équipe Joe Gibbs, attend toujours son premier titre. Comme beaucoup de pilotes, leur vie privée est largement suivie et commentée. Kyle Busch est ainsi mariée à une styliste, Samantha, suivie par plus de 400.000 personnes sur Twitter.

La légende  ​


Dale Earnhardt. La F1 a Ayrton Senna, la Nascar a Dale Earnhardt, premier pilote à avoir fait son entrée au Hall of Fame de la discipline. Septuple vainqueur de la Winston Cup, l'ancêtre de la Sprint Cup actuel, Dale Earnhardt s'est tué en 2001 à l'âge de 50 ans dans le dernier tour des Daytona 500.


L'angle du contact avec le mur lui a été fatal. Son accident, comme celui d'Ayrton Senna, a eu valeur d'électrochoc pour la sécurité. Les pilotes sont dorénavant dotés du système HANS, protégeant leur cou. Le fils de Dale Earnhardt, Dale Earnhardt Jr, perpétue la légende en Nascar, lui a qui avait fini deuxième de la course qui avait coûté la vie à son père. A 40 ans, il court toujours après son premier titre mais possède déjà deux victoires à Daytona, en 2004 et 2014.



Alors méconnu du grand public outre-Atlantique, la Nascar bénéficie en 1990 d'un immense coup de projecteur avec la sortie au cinéma du film à grand budget Jours de tonnerre, réalisé par Tony Scott et interprété par le coupe vedette Tom Cruise et Nicole Kidman.

Mais c'est seize ans plus tard, en 2006, que la Nascar va réellement investir les grands écrans et nourrir l'imagination des plus petits, avec le film d'animation Cars, des studios Pixar. Le héros, Flash McQueen, est en effet un champion abandonné de la discipline qui va retrouver la gloire lors de la Piston Cup, allusion directe à la Winston Cup, ancien nom de la Sprint Cup. Le film, succès public et critique, associe deux mythologies américaines, la Nascar, donc, mais aussi la Route 66, sur laquelle Flash va retrouver ses valeurs.

STAR


ET
HISTOIRE

LE FILM

 

 


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REDACTION 

Nicolas ROUYER 


COORDINATION ET REALISATION

Maud DESCAMPS



GRAPHISME

Mikael REICHARDT

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